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VERS L’INDUSTRIALISATION AFRICAINE

30 décembre 2019

 

Quand on visite Dakar, du haut d’une colline, on voit se dresser une immense sculpture en bronze de 49 mètres appelée le « Monument de la renaissance africaine » (construite par l’architecte Pierre Goudiaby). Construction débutée en 2006, elle a été inaugurée le 4 avril 2010, au moment de la commémoration du 50ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal de son colonisateur français et de l’amorce d’un chemin vers une véritable république démocratique. Le monument se détache par les personnages qu’il représente et les reliefs réalistes d’un couple et d’un enfant porté sur l’épaule de l’homme, qui montre du doigt la direction de l’Amérique. Sous le monument, on peut lire la légende suivante : « Jeune d’Afrique et de la Diaspora, si un jour tes pas te portent au pied de ce monument, pense à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour la renaissance de l’Afrique. »

 

 

Le grand enjeu des dernières générations de pays comme le Sénégal, le Maroc et la Tunisie, a été de destiner toutes leurs économies à former leur jeunesse, afin de leur offrir de plus grandes chances d’avenir. Aujourd’hui, dans des pays comme l’Espagne, la France et la Belgique, des communautés de différentes diasporas cohabitent dans la ferme volonté d’empoigner leur destin dans ce monde global. Dans ce sens, une grande source de capital humain renait du sud de la Méditerranée, de l’autre côté de l’Europe, tirant profit des Gaps de travail de la génération des « NI-NISQ », en mettant sur le marché du travail une offre très compétitive en compétences qui enrichit aussi les entreprises compte tenu de leur vision différente issue de leurs origines culturelles diverses.

Il convient de souligner l’usage des technologies dans ces pays africains et l’influence des réseaux sociaux, notamment de Facebook. La révolution du monde Arabe débutait un 17 décembre 2010, en Tunisie, -quand, à Sidi Bouzid, un marchand ambulant s’immolait en brûlant son propre corps, poussé au désespoir par la pauvreté et l’incapacité d’évoluer. La tragédie s’est répandue presque à la vitesse de lumière dans les réseaux sociaux, notamment à travers Facebook, contaminant la jeunesse sortie protester en masse dans les rues de la capitale tunisienne ; ces émeutes se solderaient par l’exil du dictateur Ben Ali (régime instauré en 1987), amorçant ainsi un processus de transition vers une pleine démocratie arrivant à sa culmination avec l’élection récente, le 13 octobre 2019 dernier, de son deuxième président, le juriste indépendant, Kais Saied, avec l’obtention, en second tour, de 72,71 % du total des voix (avec un taux de participation de 56,81 %), un humble professeur de droit dont le leadership regroupe une majorité populaire issue en grande partie de cet esprit jeune de la Révolution et qui vient instaurer un nouveau climat d’espoir vers le développement économique et social du pays.

 

 

Nous joignons ci-après une synthèse de données macroéconomiques afin de donner une vision graphique globale de l’évolution des pays :

Les taux d’utilisation du téléphone portable et les abonnements à Facebook dans les pays africains, en comparaison de l’Espagne et/ou de l’Allemagne sont surprenants. Ce facteur exerce une influence directe sur les habitudes de consommation et accélère les cycles dans un contexte dans lequel AMAZON et d’autres plateformes marquent la nouvelle ère consommatrice de l’« ici et maintenant », dont le rythme de croissance avance plus rapidement que les structures logistiques.

Cela nous fait entrevoir des changements à une époque où la jeunesse donne déjà des signaux non-équivoques de l’implantation d’un renouveau où les jeunes afric@ins, connaisseurs de l’histoire du pays et du continent dans lequel ils ont grandi et auxquels nombres d’entre eux ont pu revenir, observent à présent avec fierté le « monument de la renaissance africaine », avec la satisfaction d’être revenus de leur voyage, prêts à obtenir réparation d’une partie du sacrifice réalisé par leurs ancêtres.

 

 

Nous sommes dans un nouveau paradigme en Afrique, où les jeunes jouissent d’un extraordinaire potentiel et de grandes qualités de résistance et de surpassement face aux adversités que la vie leur réserve, prêts à implanter des modèles d’affaires qui, outre leur rentabilité, contribuent à l’amélioration de la qualité de vie et au bien-être de ses gens, et ainsi contribuer au développement de l’économie avec l’installation de nouvelles industries et le développement conséquent du marché du travail local et de leurs pays.

 

Nous nous trouvons donc face à une tendance accélérée dans laquelle les pays africains promeuvent l’investissement dans l’implantation de processus de production propres en vue de leur consommation et de leur exportation. Ainsi, les pays européens deviendront des consommateurs de produits « made in Afrique 100 % ». Ces projets seront sans nul doute directement ou indirectement menés par les jeunes Afric@ins, qui attireront l’investissement étranger et serviront de lien entre les investisseurs internationaux et les associés locaux, ou investiront eux-mêmes dans des petites et moyennes entreprises fruits de leur expérience et des connaissances acquises au cours de leurs études de formation suivies en occident. Un large éventail d’opportunités s’ouvre alors pour les entreprises internationales et notamment, pour des raisons géographiques de proximité ou de liens historiques, pour les entreprises des pays Méditerranéens, tout particulièrement l’Espagne, qui jouissent d’une situation privilégiée, surtout les moyennes entreprises qui disposent de capital et de connaissances pour investir dans des modèles industriels ayant une valeur ajoutée dans des processus de transformation, tout particulièrement dans l’industrie agroalimentaire, les biens de consommation, l’automobile, l’aéronautique, l’IT, l’industrie minière et le secteur des services. Nombre d’entre elles devront être disposées à s’ouvrir à des modèles associatifs différents et compter sur des associés africains. On trouve déjà différents exemples de tels cas, qui ont abouti avec succès, dans l’industrie fruitière et oléicole entre l’Espagne et l’Afrique.

Le Maroc, la Tunisie et le Sénégal réunissent ainsi tous les ingrédients pour se développer dans les années à venir, chacun avec son idiosyncrasie et à son rythme, mais dans chacun d’eux nous verrons un développement industriel dans leurs secteurs stratégiques. Ce sera alors le moment où le jeune afric@in pourra regarder le monument de la renaissance dans les yeux, lui faire face et sourire avec connivence pour avoir apporté son grain de sel et lui dire que son sacrifice n’a pas été vain et a servi à un renouveau africain.

Lluis Miralbell Riera

Économiste

Membre de l’équipe de Conseil MIRALBELL GUERIN.

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